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Une espèce de fourmi arboricole amazonienne
construit des pièges ingénieux pour attraper
ses proies, qu'elle écartèle de la même façon
que l'on torturait les malfaiteurs au Moyen Age,
avant de la tuer, relate jeudi une équipe de
chercheurs dans la revue Nature.
La minuscule "Allomerus decemarticulatus"
est particulièrement inventive pour se saisir
d'insectes bien plus gros qu'elle. Elle
construit d'abord une
chausse-trape en coupant les poils d'un bout de
tige de la plante sur laquelle elle vit, en
prenant soin d'en laisser quelques-uns.
Se servant de ces derniers comme de piliers,
elle construit un toit en entrecroisant les
poils coupés et en renforçant le tout avec un
champignon qu'elle cultive tout spécialement à
cet effet. Elle prend soin de laisser dans cette
couverture des trous un peu plus larges que sa tête.
La construction terminée, de nombreuses fourmis
se placent en embuscade dans ce tunnel, tête
tournée vers les trous, mandibules ouvertes,
raconte Jérôme Orivel, de l'Université
Toulouse-III, et ses collègues. Dès qu'un
insecte se pose sur le piège, il est saisi par
les pattes, les antennes et les ailes par les
fourmis qui tirent dans des directions opposées
pour l'écarteler et l'amener à coller son
abdomen contre le toit de la galerie.
Il est alors piqué par des hordes d'"Allomerus
decemarticulatus". Une fois morte, la proie
est tirée jusqu'à une feuille où elle est découpée
pour être
consommée.
"A notre connaissance, la création
collective d'un piège en tant que stratégie de
prédation n'a jamais été décrite chez les
fourmis", écrivent les chercheurs en
soulignant l'association de la plante (avec ses
poils), de la fourmi et du champignon, qui n'est
présent sur la plante qu'aux endroits où vit
"A. decemarticulatus". |
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